Les jeunes femmes font attention à leur poids, les jeunes hommes à leurs muscles

Etude sur le poids corporel sain

Berne, le 18 août 2015. Les jeunes sont souvent peu sûrs d’eux et insatisfaits de leur apparence, surtout pendant la puberté, car leur corps change beaucoup à cette période. Jusqu’ici, ce sont surtout les aspects négatifs de l’image corporelle axés sur la maladie qui ont fait l’objet de nombreuses études. Le groupe des jeunes hommes en particulier à jusqu'ici été peu étudié. Promotion Santé Suisse a défini pour la première fois, aux côtés de l’Université des Sciences Appliquées de Zurich (ZHAW), les facteurs positifs que les jeunes considèrent comme essentiels pour qu'ils aient une image satisfaite de leur corps.

Ces dernières années, la nécessité d’étudier les périodes pendant lesquelles nous sommes satisfaits de notre corps et les facteurs qui contribuent à favoriser et à maintenir cet état d’esprit est devenu de plus en plus évident. Le poids corporel des jeunes femmes a été au cœur de nombreuses études, alors que les aspects liés à l’image corporelle qu'ont les jeunes hommes en particulier (p. ex. la masse musculaire) ont été ignorés. Promotion Santé Suisse, en collaboration avec la ZHAW, a répondu à ce besoin en interrogeant 371 écoliers/écolières de Suisse alémanique nés entre 1998 et 2002. Ce sondage posait les questions suivantes: qu’est-ce qu’une image corporelle saine et quels sont les facteurs qui l’influencent?

Les jeunes femmes font attention à leur poids, les jeunes hommes à leurs muscles

En ce qui concerne la satisfaction que chacun a vis-à-vis de son corps, l’étude a montré que les jeunes hommes avaient une image plus saine de leur corps que les jeunes femmes. Chez ces dernières, le poids prime, 60% d’entre elles souhaitant être plus minces et la même proportion faisant déjà un régime. A l’inverse, une majorité de jeunes hommes aimeraient avoir plus de muscles, mais seulement 54% d’entre eux font réellement des efforts en ce sens. Une comparaison avec des études antérieures laisse supposer que la satisfaction des jeunes quant à leur corps a diminué ces dernières années.

Discerner les idéaux corporels irréalistes

Il est intéressant de constater que près de la moitié des jeunes interrogés se déclarent capables de discerner les idéaux corporels irréalistes. Ils ne se laissent pas tellement influencer par les images dans les médias et affirment qu’un corps différent n’améliorerait pas fondamentalement leur vie. Parallèlement, l’étude montre qu’environ un cinquième des jeunes sondés ont une image négative de leur corps, qu’ils sont difficilement capables de discerner les images corporelles irréalistes et qu’ils nourrissent de grands espoirs quant aux effets d’un corps plus attrayant sur leur vie. Ils sont convaincus qu’ils auraient davantage confiance en eux et seraient plus heureux s’ils pouvaient changer leur corps.

L’importance de la prévention

Promotion Santé Suisse s’engage depuis 2007, conjointement avec des partenaires cantonaux, à améliorer à long terme la proportion d'enfants et de jeunes présentant un poids corporel sain. La présente étude et d’autres constats scientifiques actuels font ressortir qu’une image corporelle saine est un facteur essentiel à ce revirement de tendance recherché. Chiara Testera Borrelli, coresponsable de l’équipe Alimentation et activité physique chez Promotion Santé Suisse, déclare fermement: «Nombre de jeunes ont une image faussée d’eux-mêmes. Aussi est-il judicieux de compléter le programme de prévention actuel et indispensable de sensibiliser les jeunes. A cet effet, Promotion Santé Suisse collabore déjà avec plusieurs cantons et partenaires de projet tels que le PEP - Prévention concrète des troubles alimentaires.» Marcel Schär, de la ZHAW, estime lui aussi que ce thème est de plus en plus d’actualité : «Les résultats de l'étude montrent qu’une image corporelle saine est étroitement liée au bien-être et à la santé psychique.» Le Directeur du Centre de psychologie clinique et de psychothérapie explique: «Nombre de jeunes ne sont pas satisfaits de leur corps. On peut même considérer que 5 à 20 % des jeunes interrogés sont particulièrement vulnérables.»

Pour pouvoir évaluer l’évolution de l’image corporelle qu'ont les jeunes en Suisse et réagir en conséquence, un suivi régulier est absolument indispensable.

Détails du sondage de l’étude pilote

  • Directeur de l’étude: Prof. Dr. Marcel Schär, Université des Sciences Appliquées de Zurich
  • Participants: 371 écolières et écoliers de Suisse alémanique
  • Age des participants: année de naissance entre 1998 et 2002
  • Type de sondage: écrit
  • Soutien: responsables de la santé et de la formation des cantons de Zurich, de Bâle et de Thurgovie

Télécharger l’étude complète (allemand)

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