Moins d’enfants en surpoids ou obèses en Suisse – différences sociales persistantes

Monitoring de l'IMC 2017

Berne, le 08 septembre 2017. Promotion Santé Suisse a étudié pour la troisième fois la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les élèves dans différentes régions suisses. L’évaluation des données montre que, tous niveaux confondus, 16,4% des élèves sont en surpoids ou obèses. Le nombre d’enfants concernés a donc légèrement diminué, mais la vigilance reste de mise.

Pour cette étude, Promotion Santé Suisse disposait des données des services médicaux scolaires de onze villes et cantons: il s’agit des villes de Berne, Fribourg et Zurich et des cantons de Bâle-Ville, de Berne, des Grisons, du Jura, de Lucerne, d’Obwald, de Saint-Gall et d’Uri.

La proportion des enfants en surpoids augmente avec l’âge

La proportion des élèves en surpoids et obèses augmente avec l’âge: alors qu’à l’école enfantine et en 1re primaire, un enfant sur neuf est en surpoids ou obèse, ce chiffre passe à plus d’un enfant sur cinq au niveau secondaire. «Les mesures de prévention se concentrent aujourd’hui sur les enfants d’âge préscolaire, à l’école enfantine et dans les premières années de scolarité», souligne Thomas Mattig, Directeur de Promotion Santé Suisse, pour expliquer cette différence. Et de poursuivre: «Les résultats de notre enquête montrent qu’il faut davantage agir aux niveaux primaire et secondaire en termes de prévention et d’information.»

Des différences qui s’expliquent

Il existe parfois des différences considérables entre les cantons et les villes. Ainsi, alors que la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents est inférieure à la moyenne dans les cantons d’Uri, d’Obwald et de Saint-Gall, elle est plutôt supérieure à la moyenne dans le canton de Bâle-Ville ainsi que dans les villes de Fribourg et de Zurich. D’autres analyses montrent qu’en Suisse, il existe visiblement une disparité ville-campagne en ce qui concerne le surpoids des enfants et des adolescents. La part des enfants et adolescents en surpoids et obèses est en effet de 17% dans les zones urbaines, contre 14% en zone rurale.

Une analyse approfondie montre toutefois que ces disparités ville-campagne cachent des différences liées à l’origine sociale. Ainsi, près d’un enfant étranger sur quatre est en surpoids ou obèse (24%), alors que ce taux baisse à tout juste 14% chez les enfants suisses. Ce constat jette un autre éclairage sur les disparités ville-campagne: de la différence de composition démographique, c’est-à-dire le fait que la part d’étrangers soit plus élevée (32%) dans les régions urbaines étudiées que dans les régions rurales (18%), résulte une plus grande proportion d’enfants en surpoids dans l’environnement urbain.

L’influence importante de l’origine sociale

Lorsque l’on considère le niveau de formation des parents, autrement dit l’origine sociale, les disparités sont encore plus nettes: près d’un tiers des enfants et adolescents dont les parents n’ont pas suivi de formation post-obligatoire sont en surpoids. Parmi les enfants dont les parents ont effectué un apprentissage, la proportion atteint encore 19%, alors qu’elle tombe à 10% tout juste chez les enfants dont les parents sont diplômés d’une école supérieure.

La comparaison longue durée montre une amélioration

Si l’on compare ces résultats avec les enquêtes de 2010 et 2013, on constate qu’il y a aujourd’hui légèrement moins d’enfants en surpoids ou obèses. «Alors que, lors de la première étude, un enfant sur cinq ou presque était en surpoids ou obèse, la proportion est passée à un sur six actuellement, résume Bettina Abel, Cheffe Programmes et Vice-directrice de Promotion Santé Suisse. La réduction de la part des enfants en surpoids au niveau de l’école enfantine peut être vue comme le signe que les mesures prises sont efficaces et doivent être poursuivies. Au niveau secondaire, étant donné que la situation s’est seulement stabilisée, les efforts de prévention doivent être intensifiés.»

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